Pourquoi la mentalité « Bootcamp » fonctionne… puis finit par mener à l’épuisement?

Un article de blogue rédigé par Nicole Bunyan, membre senior de l’équipe nationale de Squash Canada

Qu’est-ce que l’épuisement du « Bootcamp »?

En quoi consiste la mentalité ou l’épuisement du « Bootcamp »? Dans les faits, je définis le tout comme un pic d’activité court, spécifique et intensif. Je trouve que cela peut s’appliquer à l’entraînement, la perte de poids ou au fait de travailler sur un projet, c’est-à-dire à chaque fois que vous vous consacrez à l’apprentissage de nouvelles habitudes ou d’une nouvelle compétence.

L’épuisement du « Bootcamp » dans la vraie vie

Je viens tout juste de rentrer du Canada et j’ai réfléchi à mon séjour dans l’Ouest. C’était non seulement génial de revoir la famille pour la première fois en un an, mais c’était aussi relaxant et, étonnamment, très productif.

Je m’inquiétais d’une certaine manière de la quarantaine de deux semaines. Je suis enfant unique, donc je me suis toujours assez bien débrouillée pour m’occuper par moi-même, mais je me suis tout de même demandée si j’allais perdre la tête. Avant de faire ma quarantaine, j’ai demandé deux faveurs à mon père : 1) d’emprunter un support pour vélo à un de ses amis pour que je puisse y installer mon vélo et faire des séances d’entraînement à l’intérieur, et 2) d’avoir une connexion internet qui fonctionne. Le vélo a été super et le wifi, précaire, mais utilisable.

J’ai trouvé que les deux semaines ont passé très vite. J’en étais aux premières étapes du lancement d’un programme de six semaines, alors je travaillais jusqu’à 12 heures par jour sur mon ordinateur. Je ne prenais des pauses que pour m’entraîner, manger ou donner des cours ou enseigner à des clients. J’avais prévu de passer à travers la série « Notre vie » (This Is Us) sur Netflix, mais à ma grande surprise, je n’ai écouté que quelques épisodes en tout! Le plus étrange? J’ai adoré ça. J’étais tellement concentrée et motivée. Mes parents n’arrivaient pas à croire que je ne frappais pas à leur porte pour leur demander des collations ou pour qu’ils me distraient.

Cette période de quarantaine a coïncidé avec les deux premières semaines d’un défi d’entraînement et de nutrition de six semaines que je mène depuis le début. Tous les participants étaient extrêmement motivés, actifs sur le clavardage en ligne et ont eu un excellent départ.

Après environ deux semaines, j’ai remarqué quelque chose. Je faisais d’excellents progrès dans mon travail, mais mon sommeil ne faisait que se détériorer. Je me réveillais souvent au milieu de la nuit avec des idées que je mettais rapidement par écrit, parfois incapable de me rendormir pendant des heures. J’avais des cernes sous les yeux et mon entraînement a commencé à en souffrir.

Pendant ce temps, dans Squashlete, les participants s’essoufflaient eux aussi. Je remarquais que les journaux de bord alimentaires avaient commencé à diminuer légèrement et que la participation globale aux entraînements était à la baisse.

J’avais anticipé un ralentissement dans le programme, mais je trouvais cela étrangement intéressant que mon propre « déclin » ait coïncidé avec cette même chronologie.

Lors des suivis individuels de mi-programme, j’ai discuté avec une participante à propos de son état d’esprit durant les deux premières semaines. Elle m’a dit qu’elle était tellement motivée d’exceller qu’elle en avait fait plus que ce que j’avais établi dans le programme. Je lui ai expliqué que je comprenais ce qu’elle ressentait, mais que le programme était structuré d’une certaine manière pour une raison. Faire preuve de constance pendant les six semaines est crucial pour voir et ressentir une progression, contrairement à deux semaines intenses suivies de quatre semaines de « survie ».

Intensité ou constance à l’entraînement?

Cette conversation m’a fait réfléchir à la relation entre l’intensité à l’entraînement et la progression. Les participants du programme et moi-même étions tout autant très motivés pendant une période de deux semaines, allant au-delà de ce que nous aurions normalement accompli. Puis, presque du jour au lendemain, les performances globales ont chuté. Cela m’a que trop bien rappelée des tendances au sein de mon propre entraînement. Je m’entraîne comme une déchaînée (je pourrais choisir un terme encore plus senti ici, mais je vais me censurer) pendant une semaine, ou aussi longtemps que je peux tenir le rythme, tentant désespérément de conserver mon intensité et ma qualité initiales. J’observais une progression rapide, alors pourquoi ne pourrais-je pas garder ce niveau d’intensité?

C’est curieux comme notre corps nous connaît mieux que nous ne nous connaissons nous-mêmes.

Votre corps n’a qu’une quantité fixe d’énergie à dépenser. Il a besoin d’énergie pour vous garder en vie, gérer le stress physique et mental, récupérer et s’adapter. Devinez quelles sont les deux premières choses qui sont mises de côté lorsque vous dépensez trop d’énergie mentale ou physique? La récupération et l’adaptation!

Si vous commencez à en demander trop à votre corps, il va réagir, mais probablement pas de la manière à laquelle vous vous attendiez. Il y a des chances que vous vous sentiez irritables, que vous ayez plus de rages alimentaires, que vous vous blessiez ou que vous vous épuisiez. Ce sont tous des symptômes dont j’ai personnellement fait l’expérience et, bien que tout le monde réagisse différemment aux facteurs de stress, ne vous méprenez pas, il y aura une RÉPONSE de votre corps!

Alors, la prochaine fois que vous voulez « en faire un peu plus » au risque de vous épuiser, demandez-vous : est-ce que cela peut attendre? Est-ce que je peux revenir demain et le refaire? Vous obtenez des résultats et vous atteignez vos objectifs lorsque vous travaillez de manière constante, non pas en ayant un pic d’intensité pour ensuite être épuisés.